Petit traité de bon sens pour faire face au stress des collaborateurs

«Je suis débordé…» Vous l’entendez, cette petite musique de fond? Vos collaborateurs vous la susurrent. «Les gens se plaignent tout le temps et même lorsqu’on recrute des temporaires, ça ne va toujours pas: ils sont stressés», me racontait récemment un directeur de service lors d’un audit de surcharge.

Stressés. Etymologiquement, «stress» vient du latin stringere qui signifie serrer, étreindre. Ainsi, les personnes se sentent «étouffées». Le sont-elles toujours à cause de la quantité de tâches qu’elles ont à réaliser ? Pas si sûr.

On ne peut parler de stress qu’à travers la perception que s’en fait l’individu qui le subit. Il en va de même pour la notion de surcharge. Si les facteurs de stress dépassent les ressources dont la personne dispose pour y répondre, alors le stress apparaît. En réponse à cette contrainte, elle va mettre en place des stratégies d’adaptation (coping).

Et des contraintes insensées, dans le monde professionnel d’aujourd’hui, il y en a beaucoup! Soyons réalistes: le travail est une obligation. Si l’entreprise ne peut réaliser de miracle pour le rendre génial, elle peut au moins faire l’effort de ne pas le rendre insupportable.

Lorsqu’il s’agit de le rendre lourd et contraignant, elle déploie des trésors d’ingéniosité. Elle peut par exemple être obsédée par le développement de nouvelles procédures sollicitant les collaborateurs sur des projets «d’amélioration», lors de séances fixées à 17h30, durant lesquelles tout le monde dort.

Viennent ensuite les nouveaux outils informatiques à la pointe, alors que le fichier Excel vous allait très bien. Aspirine garantie pendant trois mois pour s’approprier le nouveau jouet ! Et finalement annulation au bout de quatre mois: «Ce truc est trop lourd, revenons au fichier Excel ». Ajoutez à cela le nombre de comptes rendus administratifs à fournir depuis le nouveau process qualité et c’est la goutte d’eau.

L’ambiance de travail, alourdie par les procédures en tous genres, l’absence de coopération ou de soutien social – «il faut que j’avance sur ce que j’ai à faire, je ne peux pas t’aider» – et les conflits inhérents à l’organisation, finissent de compléter le tableau. A 16h30 votre assistante, qui essaie de faire marcher l’imprimante depuis 1h, jette l’éponge, agacée: « Les outils sont vraiment mauvais ici ». Vous n’aviez pourtant pas l’impression que c’était si tendu aujourd’hui…

Derrière cet écran de fumée, il ne s’agit pas le plus souvent de surcharge à proprement parler mais d’une «sensation» de surcharge bien légitime. Que pouvez-vous faire pour alléger cette sensation? D’abord, essayer de prendre un peu de recul pour évaluer la situation et les facteurs de surcharge (réels).

Mais encore? Bannir toute séance inutile, fixer les priorités, partager l’information, former les gens. Enfin, considérer que le climat est un point fondamental (on n’imagine pas le temps perdu à parler de l’ambiance à la pause). Enfin, laisser les collaborateurs travailler comme ils le souhaitent (outils, méthodes) et rester souple sur l’emploi du temps.

Lorsque vous sentez l’ambiance devenir tendue par la «charge chronique», que les gens partent avant même d’avoir fini d’être formés, interrogez-vous avant de recruter à nouveau, afin d’éviter de mettre un pansement sur une jambe de bois. Evaluez les facteurs réels de surcharge et éliminez tout ce qui ne sert pas la performance et la simplicité. Tout est question de bon sens en fait.

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