Xavier Camby

Ancien inspecteur sur les marchés financiers et dirigeant d'entreprises, Xavier Camby anime désormais Essentiel Management Conseil. Objectif de cette société genevoise? Promouvoir une gestion totalement renouvelée du capital humain et de la performance, grâce notamment au management non-toxique. Xavier Camby est par ailleurs l’auteur du livre «48 clés pour un management durable».


«Un employeur n’est que le locataire…»

Une pandémie de démissions, libres décisions de pourtant très remarquables, jeunes et habiles professionnels, commence à s’imposer en Suisse comme Europe, à peine 2 ans après celle, très massive constatée aux USA entre 2019 et 2020 (concernant 40% des salariés de cette nation). L’exponentiel et irrésistible accroissement de la souffrance psychique au travail – identique à celle dont pâtissent tous nos voisins – engendrant coûts cachés, absentéismes et contreperformances, n’en serait-elle pas la cause première?

Réapprendre le temps

Il y a longtemps que j’ai quitté rivages de mon enfance émerveillée, aussi heureux qu’intemporels. Par mimétisme, j’ai très tôt appris un fort méchant argument, aussi dilatoire qu’imparable, que je me sers tous les jours, autant qu’aux autres: «Je n’ai pas le temps.» Oh, je sais bien qu’il ne s’agit pas là d’un temps réel. Qui d’autre que moi en effet, pourrait décider de son emploi? Ce malin prétexte, ce fallacieux propos, cette justification universelle, m’évite d’avoir à avouer qu’en réalité, je n’ai pas envie!

Les vertus de l’amitié professionnelle

C’est lors de mon adolescence provinciale, plutôt paisible, que j’ai fait ma première expérience des bienfaits de l’amitié professionnelle. Sortant des ornières normatives imposées d’un prêt-à-penser débilitant, quelques rares enseignants me donnèrent d’apprivoiser tranquillement théorèmes abscons et mines grammaticales. Par cette bonne volonté affichée envers leurs élèves, ils nous firent grandir, nous apprenant confiance et bienveillance.

L’autre pandémie

Peut-être pourrions-nous cesser d’épiloguer sans fin sur les atermoiements de nos dirigeants, aussi désemparés que leurs experts ou que nous-mêmes, face au méchant virus? Plutôt que d’inutilement gémir sur ses variances exotiques ou d’extravaguer au fil d’hypothèses conspirationnistes, sans doute pourrions-nous d’urgence revenir au réel?

La fin du divertissement?

La crise sanitaire actuelle montre déjà de rudes répercussions économiques: l’aéronautique, le tourisme, privé ou d’affaire, estival ou hivernal, balnéaire distant ou exotique extrême, les croisiéristes comme les chantiers navals, toutes les activités ludiques, sportives ou culturelles de masse, du Jazz-Festival de Montréal aux Jeux Olympiques de Tokyo, en passant par tous les parcs d’attractions de la Terre, mettront probablement des années à se remettre du coup d’arrêt brutal de toutes leurs activités. Imposé pour stopper l’expansion pandémique d’un méchant virus, le coût social de leur «réadaptation économique» sera absolument prohibitif, pendant plusieurs années, initiant une pandémie de licenciements.

Incertitudes

«On mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter». Cette observation, attribuée à Emmanuel Kant, ne manque pas de saveur ni de fraîcheur lorsqu’on observe de près notre monde réputé moderne. Malgré les remarquables discours, très à la mode et un poil pontifiants, sur le «droit à l’erreur» et le fait «d’apprendre de ses échecs», l’hystérique aversion collective à l’insuccès demeure, s’amplifie même et gangrène toutes nos initiatives. Toutes les audaces. Et finalement, toute vie authentique…