Les tire-au-flanc sont (trop souvent) gagnants

En entreprise de tout type, il est courant que dans les équipes il y ait des personnes de bonne volonté, dynamiques, créatives, ouvertes et accueillantes, toujours volontaires, prêtes à rendre service, dotées d’une très grande efficacité. Et puis qu’il y ait les autres.

Ces dernières circulent «en dessous du radar», vous font comprendre qu’elles sont tellement occupées qu’elles ne peuvent assumer une tâche supplémentaire. Elles vous accueillent froidement. Elles exécutent en général assez mal les tâches qui leur sont confiées, se contentant du strict minimum, voire souvent moins.

Vous aurez certainement déjà constaté ce qui arrive malheureusement dans la grande majorité des cas: le gros du volume de travail va vers la première catégorie. C’est non seulement une terrible injustice, mais une aberration en matière d’efficacité au sein de l’entreprise. Cela revient à épuiser et démotiver celles et ceux sur lesquels on compte le plus et à traîner des boulets qui occupent de façon inefficace un poste.

Mais pourquoi cela? Parce que, «simple employé» ou cadre, nous avons pour objectif absolu de remplir notre mission. Alors, lorsque nous devons confier une tâche à un collègue qui va nous aider à atteindre cet objectif, nous allons mettre automatiquement toutes les chances de notre côté…en délégant à la personne la plus efficace. CQFD.

Une fatalité? Non. C’est ici que doit intervenir le management.

Pour cela, il faut naturellement que ce dernier soit lui-même composé de personnes solides, capables de prendre leurs responsabilités et de détecter les personnes toxiques pour l’organisation. Car les tire-au-flanc sont généralement des êtres doués d’un certain talent pour tromper leur entourage, en donnant le change, en se faisant passer pour des victimes. Elles sont souvent dotées d’un certain don théâtral et, lorsqu’il s’agit de charmer un supérieur, indépendamment de toute référence au genre, elles sont également passablement à l’aise.

Elles ont le temps, puisque les autres travaillent à leur place. Elles pourront mettre à profit cette liberté pour se rapprocher du supérieur hiérarchique en le flattant, pour créer une cour privilégiée autour de celui-ci, accroissant ainsi encore le sentiment d’injustice parmi ceux qui se contentent d’abattre le boulot.

En fait, le phénomène décrit ci-dessus fait partie des meilleurs tests pour juger de la vraie capacité managériale des chefs. Savoir miser sur les personnes disposant des vraies valeurs essentielles pour la prospérité de l’entreprise et remettre à l’ordre les autres, voire s’en séparer.

Cela nécessite une grande indépendance de pensée ainsi que du courage, des denrées malheureusement encore bien trop souvent absentes. Il en va toutefois de l’avenir de l’entreprise. De cette capacité consistant à la fois à neutraliser les parasites et à motiver les valeurs sûres. Les chefs qui ne jouent pas ce rôle représentent un vrai danger pour l’avenir de l’institution.

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