Évidemment, l’équilibre passe par les extrêmes

Vous connaissez ces sculptures au bord de l’eau, faites de pierres posées les unes sur les autres? Je n’ai jamais vraiment compris comment tout cela tient en équilibre. Mais c’est plutôt sympathique à voir devant un coucher de soleil.

L’équilibre de pierres (également appelé «cairn» selon les origines celtique) constitue un défi à la gravité. Pour certains équilibristes, la grande patience nécessaire à leur réalisation est une forme de méditation. Il y a même un championnat du monde dédié à cette activité, organisé chaque deux ans, notamment en Ecosse. Gare aux tremblements.

Dans la vie, tout est aussi question d’équilibre – la gestion des paradoxes.

  • Il peut être difficile de concilier le travail, la famille et les loisirs; des compromis sont souvent nécessaires.
  • Trouver un équilibre implique souvent de prendre des décisions difficiles et de renoncer à certaines choses.
  • Être engagé dans notre travail signifie consacrer plus de temps et d’énergie à notre carrière, au détriment peut-être de notre bien-être global.
  • Le perfectionnisme représente souvent un obstacle à l’équilibre de vie; apprendre à accepter un niveau «satisfaisant» dans différentes sphères de la vie est un enjeu important.

À ce sujet, Daniel Offmann a inventé et développé le concept des quatre cadrans. Lors d’une balade en forêt, en butant sur un caillou, il a eu une vision. Imaginons une personne organisée. Jusque-là tout va bien, c’est une qualité reconnue par tous. Cette organisation trop présente peut se transformer en perfectionnisme, c’est ce qu’il appelle le piège. Ou alors cette organisation peut s’assouplir, pour devenir laxiste. Entre une personne laxiste et une autre maniaque, cela peut rapidement faire des étincelles. Le quatrième cadran, c’est une sorte d’antidote pour aider à collaborer ensemble: pour ce cas, la tolérance.

Idem pour le courage, qui a une connotation positive. Le piège sera la témérité. Le pendant négatif sera la peur. L’antidote sera la prudence. Bien se connaître représente une clé, pour s’adapter en fonction du contexte et évoluer.

Pour constituer une bonne équipe, il est utile d’avoir des personnes complémentaires. En d’autres termes, des personnes qui ont paradoxalement les qualités de leurs défauts, ou les défauts de leurs qualités. Si les deux personnes arrivent à s’accorder (une personne orientée détails et l’autre global), alors elles peuvent former une équipe performante, moyennant un minimum de tolérance.

Daniel Ofmann a écrit son premier ouvrage sur le sujet pour détailler son approche, reconnue dans le monde entier, notamment dans le coaching. Son modèle repose sur des bases universelles, selon lui – en Chine, on parlerait de Yin et de Yang. Il s’amuse à décrypter les séries TV qui jouent de ces contrastes: les extrêmes sont plus amusants à regarder en interaction, c’est bien connu. Les couples seraient d’ailleurs souvent basés sur ces mêmes contrastes.

Dans le même ordre d’idées, pour disposer ces pierres les unes sur les autres en équilibre, il faut une bonne dose de détermination, voire d’insistance, sans lâcher prise (passivité). Et sans oublier la patience, qui permet de remettre l’ouvrage sur le métier, condition sine qua non pour développer ses compétences.

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