Au chevet du monde du travail

Quand l’un de nos proches ne va pas bien, nous prenons soin de lui. A l’évidence, le monde du travail ne va pas bien; il faut donc en prendre soin. Mieux comprendre l’origine de son malaise et apprendre à en détecter les symptômes contribue à percevoir ce qui pourrait le soulager, le soutenir et l’aider à retrouver une pleine santé.


L’invisibilité de la Santé au Travail et ses conséquences… dans votre assiette et bien ailleurs!

L’invisibilité du domaine de la Santé au Travail (en Suisse… et ailleurs!) sur le plan académique: recherche et enseignement absents des universités et Hautes Ecoles (exceptions, Lausanne et Zürich), et sur le plan social et politique où les partenaires sociaux n’agissent pas dans ce domaine… cette invisibilité a des conséquences néfastes sur notre société.

Nous l’illustrerons par l’aspect suivant: la sous-estimation, voire l’ignorance de l’impact des conditions de travail sur toute une série de problèmes touchant à notre vie quotidienne, notre environnement, notre économie et notre qualité de vie en général.

L’obsession du contrôle: une dérive du management pyramidal

Veiller, par différents moyens, à ce que le travail se déroule correctement et puisse être évalué qualitativement et quantitativement, est tout à fait normal. Cependant, si les procédures de surveillance et de contrôle se sont peu à peu affinées et développées, il faut reconnaître que depuis quelques années elles se sont gravement hypertrophiées.

Responsables RH, les oubliés de la santé au travail?

Les personnes en charge des ressources humaines sont des acteurs très importants, tant sur le plan du fonctionnement de l’entreprise que sur celui des conditions de travail et de la santé des employés. La plupart sont très motivés par leur métier, choisi pour sa dimension humaine et sociale, mais ils sont soumis à des contraintes parfois contradictoires entre les demandes de la direction et celles des employés, qui peuvent impacter leur santé.

Attention… au blurring!

Sortir de chez soi pour aller sur son lieu de travail: la frontière est claire entre ces deux mondes. Mais le télétravail exponentiellement développé à cause de la pandémie a créé… le Blurring! Ce nouvel anglicisme traduit le flou qui s’installe insidieusement toujours plus entre la vie privée et la vie professionnelle, faisant perdre les repères, perturbant l’habituel mode de fonctionnement et amenant même un malaise psychique souvent imperceptible au début. Bref, un vrai poison, avec de réels effets secondaires.

Le préjudice d’anxiété

Lorsqu’il y a un risque connu élevé de contracter une maladie grave, l’anxiété des personnes concernées pourrit leur vie…. Dans le monde du travail, cette anxiété traduit une réelle souffrance qui n’a jusqu’ici pas été vraiment reconnue et qui laisse à celles et ceux qui s’inquiètent pour leur santé, un goût d’injustice et d’indifférence face à leur désarroi.

Nouvelles formes de gouvernance: stop aux caricatures

Les nouvelles formes de gouvernance sont souvent mal accueillies. Et ce pour diverses raisons, souvent subjectives, telles que la peur du changement, la perte des repères habituels et des structures hiérarchiques, le scepticisme ou encore la crainte de ne plus avoir de contrôle sur les employés. Les «entreprises libérées», par exemple, ont fait l’objet de jugements moqueurs ou méprisants issus d’une image souvent caricaturale.

Il y a pire que l’absentéisme

Les méfaits de l’absentéisme, fléau qui touche bon nombre d’entreprises, sont bien connus. Mais ceux du présentéisme sont encore pires! Alors que dans l’esprit de beaucoup de gens, le présentéisme c’est venir travailler même si on est malade, c’est en fait une réalité plus large, pouvant prendre de multiples formes peu étudiées jusqu’ici. Elles ont un aspect commun: les personnes sont présentes mais non efficaces.