Est-ce que vous vous réjouissez de cette période festive? Ou au contraire êtes-vous plutôt impatient-e-s que tout cela soit terminé? Les fêtes sont, pour beaucoup, l’occasion de ralentir, de récupérer, de se reconnecter avec ses proches et de célébrer. Cependant, elles peuvent aussi être source de stress, de tensions et de frustrations. La natalophobie (littéralement: la phobie de Noël) est considérée comme un trouble anxieux. Sans prétention ni injonction, Je vous invite ici à adopter une approche réflexive et intentionnelle. Tirons les enseignements de l’année écoulée et mettons-nous en condition pour vivre ces festivités sereinement… tout en savourant des moments de joie et de légèreté.
Regarder en arrière pour mieux avancer
Le quotidien laisse rarement de place à la réflexion. Pourtant, il me semble essentiel de prendre du recul, surtout dans le contexte actuel. Viktor Frankl, psychiatre autrichien et rescapé des camps de concentration, écrit en 1969: «Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace est notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse résident notre croissance et notre liberté.»
Avant de plonger dans l’effervescence des fêtes, prenez un moment pour réfléchir à l’année écoulée.
- Qu’est-ce qui a bien fonctionné cette année?
- Qu’est-ce qui a été difficile ou frustrant?
- Qu’est-ce que j’aimerais davantage?
- Qu’est-ce que j’aimerais moins?
Prioriser ce qui compte vraiment
Comme pour atteindre nos objectifs professionnels, il est judicieux de clarifier nos priorités pour cette période festive. Imaginez-vous de retour au travail, reposé-e et serein-e, après des fêtes réussies. Quelles activités, conversations ou relations avez-vous favorisées pour y parvenir? Identifiez 3 ou 4 priorités et faites des choix conscients pour honorer ce qui vous tient à cœur pendant ces fêtes.
Activer ma résilience avec réalisme et enthousiasme
Nos recherches au Resilience Institute ont montré ce que les personnes les plus résilientes font différemment. Voici quelques clés pour appliquer ces enseignements dans un contexte festif, tout en se permettant des écarts par rapport à une routine habituelle:
- Pratiquez la relaxation au moins une fois par jour
Comme les athlètes de haut niveau, vous avez besoin de récupération pour rester au top. Que cela soit avec quelques respirations profondes pendant 5 minutes (expirez plus longuement), en créant des moments « TPM » (Temps Pour Moi) même brefs ou en expérimentant la micro-sieste, intégrez des pratiques de régénération pour garantir la réussite de vos vacances. - Soyez présent. Vraiment présent
Une étude publiée dans la revue Science[i] révèle que nous passons près de la moitié de notre temps éveillé à penser à autre chose qu’à ce que nous faisons. Être pleinement présent-e avec vos proches est probablement le plus beau cadeau que vous puissiez leur offrir. Chaque matin, identifiez une intention et, au cours de la journée, éloignez votre téléphone pendant les moments sociaux ou familiaux. - Clarifiez vos stratégies de rebond
Les festivités ne riment pas toujours avec sérénité. Vous pourriez être amené-e à revoir des personnes avec lesquelles les relations sont tendues. En anticipant ces situations, vous serez mieux préparé-e pour y répondre avec calme. Connaître vos limites et reconnaître les signaux de votre corps vous permettra d’agir plus efficacement. Sport, lecture, sommeil ou discuter avec un ami: identifiez vos stratégies pour rebondir en cas de tensions. - Ne négligez pas (totalement) votre sommeil – un allié clé pour la résilience
Une étude de l’AASM (American Academy of Sleep Medicine) révèle que 42 % des professionnels se sentent fatigués à leur retour en janvier. Or, nous savons à quel point le sommeil influence la santé physique et mentale. Pour un sommeil réparateur, il est utile de ne pas (trop) casser son rythme habituel, de limiter les stimulations mentales une heure avant le coucher ou encore de réduire la consommation de caféine en soirée.
Et finalement, quelles sont les conditions de mon épanouissement pendant ces fêtes?
Les personnes les plus épanouies sont généralement plus résilientes. De nombreuses études ont établi une corrélation forte entre la gratitude et le sentiment d’épanouissement. En vous concentrant sur ce qui va bien, sur ce que vous appréciez ou sur les points communs que vous partagez avec vos proches, vous encouragerez l’émergence d’émotions positives et contrerez ainsi les frustrations ou tensions éventuelles.
À vous toutes et tous, je souhaite une fin d’année joyeuse et sereine!
[i] “A wandering mind is an unhappy mind”, M. A. Killingsworth, D. T. Gilbert, Science (2010)