Du haut du plongeoir il est difficile de faire la différence entre le fonds de la piscine et le niveau d’eau. Il en va de même lorsqu’on cherche un premier (ou un nouvel) emploi: on ne sait pas vraiment ce qui nous attend. Ici au moins, on ne risque pas de se casser la nuque. Alors lancez-vous!
S’il est un développement positif dans le monde professionnel, c’est l’attitude des jeunes vis-à-vis du travail. Il est une composante de leur vie mais ne représente pas la vie. Fortes et forts de cette attitude de relativisation de la place et de l’importance de la carrière, elles et ils auront beaucoup plus de facilité à:
- établir un réel équilibre entre vie privée et vie professionnelle
- dédramatiser les périodes de chômage et de travail plus désagréables
- être en lien avec leur passion. Le revers de la médaille semble être que le saut dans l’inconnu est devenu de plus en plus ardu. Le besoin de sécurité a augmenté.
Au début de sa carrière surtout, on ne peut qu’imaginer ce que sera un job, se demander si on est taillé pour un métier; il est donc crucial de se frotter à la réalité, de mettre en parallèle fantasme et objectivité. Chaque expérience, aussi courte et futile puisse-t-elle sembler, nous informe sur nous-mêmes, nos qualités, notre capacité d’apprentissage, notre sens pratique, notre acception du monde, sur les gens avec lesquels nous pouvons et/ou souhaitons travailler. Sur ce qui donne du sens à notre vie, ce dernier point étant particulièrement important: alors que, désir légitime, nous souhaitons toutes et tous contribuer d’une façon ou d’une autre, il y a souvent un fossé entre ce que nous nous imaginons et ce à quoi nous sommes adaptés et adaptables. C’est donc en se lançant que nous en apprenons, plus que sur le métier, sur nous-mêmes.
Toute société est plus riche quand ses membres sont à leur place, et cette place ne se trouve qu’en se frottant à différentes activités et avec le courage nécessaire pour sauter du plongeoir: dans la piscine de la connaissance de soi, il y a toujours suffisamment d’eau.