L’incantation vaut-elle l’action? Le volontarisme au travail crée-t-il le dividende? Lors des séances, des réunions ou des comités auxquels je suis invité, j’entends souvent une musique discordante, fastidieuse tant elle s’impose. S’agitant autour d’un totem à tête de veau d’or, des leaders – apprentis-chamans – y psalmodient sans fin une étrange mélopée: «il faut, on doit, il faut, on doit, il faut, on doit, il faut, on doit…». En toutes les langues et sur tous les tons!
Un grand groupe international, visité en Europe l’été dernier, impose désormais à chaque collaborateur, dans un credo plastifié dans chaque bureau, cette même litanie incantatoire à base d’obligations sans cause, unique source de tout argument.
Certains gourous encore, promoteurs de méthodes dites nouvelles – en fait, maquillées d’appellations non-contrôlées et à consonances anglo-saxonnes -, font miroiter le nirvana économique, à grand renfort de: «il faut, on doit!» Il ne s’agit plus d’un tic, mais d’un toc – un trouble obsessionnel compulsif!