Les compétences «soft», un bon investissement

La grève des femmes du 14 juin 2019 a marqué les esprits, notamment par ses slogans. Plus de 300’000 personnes étaient présentes, selon différentes sources. Une prise de conscience qui pousse à la réflexion et peut amener des évolutions importantes en Suisse. Les thématiques genre déchaînent les passions; un terrain où la prudence est de mise, notamment lorsqu’il s’agit de définir avec des mots ce qui qualifie un homme ou une femme, la part d’inné et d’acquis par exemple.

Le test de Hofstede Insights, élaboré dans les années 1970 et mis à jour en 2010, met en lumière certains aspects. Il dénombre 6 variables importantes, parmi lesquelles une dimension genre (masculinity versus feminity). On trouve ainsi parmi les qualificatifs masculins: l’affirmation de soi, le succès matériel, l’héroïsme et une société à dominante compétitive. Parmi les qualités à caractère féminin, le test cite une préférence pour la coopération, la modestie, le soin des personnes dans le besoin, la qualité de vie et une société du ‘vivre ensemble’ de type consensuel.

Le test a été passé dans différents pays et donne les résultats décroissants suivants pour l’échelle masculine (maximum de 100): Japon 95, Suisse 70, Allemagne 66, France 43, Danemark 16, Hollande 14 et Suède 5. Les résultats parlent d’eux-mêmes: la Suisse marque un écart conséquent avec notamment ses voisins nordiques.

Certains slogans de la manifestation du mois de juin ont empoigné le sujet dans un sens plus large: «Ensemble pour l’égalité, la justice sociale et le climat!» Une citation tirée de l’interview de Sébastien Bohler, rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, apporte un éclairage nouveau: «Notre cerveau nous pousse à détruire la planète». Selon lui, c’est notre fonctionnement individuel (voire individualiste) qui pose problème, avec ses cinq besoins de base: la quête de nourriture, la sexualité, le statut social, la soif de connaissances, et finalement le confort, ou le rapport optimal entre effort et récompense. On en veut toujours plus, sans réelle vision pour le futur. Comme solutions, il suggère la pleine conscience pour mieux percevoir ce qu’il se passe en nous, ou des normes sociales à mettre en place, avec des consensus à la clé.

L’empathie, la conscience de nous-même, la collaboration par le consensus. Des qualités placées plutôt du côté féminin. Pour les entreprises, il peut être intéressant d’investir d’autant plus dans les compétences dites «soft» au contraire de compétences dites «dures». L’assessment de développement répond, entre autres, à ce besoin-là. Avoir un regard neutre sur une journée exigeante de manager, une observation à 4 yeux, composée de deux observateurs expérimentés, idéalement un homme et une femme. Ceci est garant de plus d’objectivité, pour aussi mettre en lumière des valeurs différentes, et forcément complémentaires, en chacun de nous.

Parfois ces journées sont une réussite, d’autres fois c’est plus mitigé. Mais ça en vaut la peine, car c’est bien connu, un trapéziste est deux fois plus applaudi s’il est tombé dans le filet auparavant.

5 comments for “Les compétences «soft», un bon investissement

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