Choisir son camp après le confinement

Je n’ose pas dire que le plus difficile est fait. Mais quand même, les DRH étaient bien formés à la communication de crise, même si celle-ci a dépassé l’imaginable.

Une communication rassurante, des négociations ardues avec les syndicats, la résolution d’équations à multiples inconnues, la recherche d’une équité impossible entre ceux qui travaillent à 100 % et ceux qui sont au chômage technique, la détection des émotions des collaborateurs, etc. Ils ont réussi à préserver le capital humain, maillon faible des entreprises.

Maintenant, la crise a atteint un palier. Le plus dur arrive. Les listes noires n’ont pas été établies parce qu’il y a encore une marge importante d’incertitude économique et que les managers, relais des décisions, sont en train de souffler. Cependant la reprise va être très difficile pour la plupart des secteurs. Il va être nécessaire de reconsidérer les organisations et les effectifs. Et là, quel camp faut-il choisir, celui du salarié ou celui de la direction générale? Le choix est cornélien.

Deux questions antagonistes se posent. Faut-il faire passer son devoir par-dessus tout et se dire que finalement, on est payé pour cela? Le DRH considère le salarié comme une ressource économique, au même titre qu’une machine. Ou faut-il défendre à tout prix chaque collaborateur, quitte à passer pour un renégat aux yeux des dirigeants? Le système de valeur basé sur la bienveillance et les émotions des collaborateurs, cher aux DRH, passe alors avant tout, même la sanction possible. Le cas échéant, ils montreront un bel exemple de courage.

Heureusement, je peux vous proposer deux pistes. La première est la fuite. Cependant, avant de donner votre démission, posez-vous la question suivante: «Y a-t-il quelqu’un qui puisse faire le même travail avec plus de bienveillance, de connaissances et de tact que moi?». Si la réponse est oui, vous connaissez mieux que moi les modèles de lettre de rupture de contrat.

La seconde piste est la réflexion. Je vous propose la notion de «cause»; elle est plus philosophique que la notion de valeur, somme toute évanescente selon les circonstances. Posez-vous la question de la cause que vous voulez défendre. La pérennité du système? La survie du salarié et de sa famille? Un compromis entre les deux? Etc.

Pour vous aider, cliquez sur la vidéo de Victor Ferry. Pour lui, la cause est l’intersection entre l’expertise et la passion, là où il y a un chemin à trouver pour agir au meilleur de votre conscience. Nous sommes au cœur du sujet et le choix n’est pas facile.

5 comments for “Choisir son camp après le confinement

Répondre à Roger Cisier Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *