Réconcilier les séances de travail avec les plateaux repas

J’ai connu dans une vie professionnelle antérieure la grande solitude (la mienne) de la personne qui vient présenter un dossier et qui se trouve en face d’une dizaine de personnes en train de déjeuner, mastiquer et chercher le sel.

J’ai aussi connu le brouillon des repas partagés lors d’une séance de travail et les mille et un parasites sonores et pratiques de ces moments inoubliablement improductifs. Enfin, j’ai connu les repas de fêtes, in situ, qui se terminaient par une somnolence générale dans les couloirs le même après-midi.

Est-il envisageable encore aujourd’hui de prévoir une réunion ou une intervention en même temps qu’un repas ? Oui, cela est de mise car ce peut être un gain de temps, et l’on sait que pour mobiliser les individus, il faut assurer ce déjeuner, au moins pour éviter que les participants ne se décrochent la mâchoire en traversant leur hypoglycémie, ou regardent leur montre, impatients d’aller manger.

Si dans la plupart des cas l’alcool a disparu du panorama dudit repas plateau, en revanche l’équilibre alimentaire est souvent bien loin des règles. Le risque couru est soit la surcharge pour les gourmands affamés, soit le quasi jeûne pour les fervents de diététique.

Et pourtant le large éventail à disposition permet de prévoir des plateaux repas ou encore un buffet auquel même une association de diététiciennes pourrait souscrire. Il suffit de faire appel aux viandes froides, aux légumes, au poisson et aux fruits de mer, aux pâtes brisées, aux produits laitiers, bref à tout ce qui peut se préparer simplement, se consommer sans sauce ou presque, en jouant sur les couleurs et les présentations joyeuses.

Parmi mes préférées voici quelques suggestions: saumon fumé, avocat, dés de jambon, salade César, rouleaux de jambon, crevettes, tartare de poisson, rillettes de poisson ou de thon, viande froide et carpaccios, salades composées, céréales type vegan (quinoa, boulgour, millet) et légumes, omelettes froides, bâtonnets de légumes, potages froids, cakes de légumes, galettes et wraps, pizzas végétariennes, terrines de légumes.

Pensons aussi aux perles marines, aux coquilles Saint-Jacques, au surimi, qui, avec les œufs de lumps, permettent une présentation aussi jolie que savoureuse. De quoi assurer le plat principal, tout en limitant l’organisation des couverts, car tout cela peut se manger simplement et dans la plupart des cas avec une petite fourchette ou une cuillère.

Sans compter les tomates cerise, carottes, concombres, betteraves, céleri, potiron, fenouil, qui viennent satisfaire les attentes des abonnés régime. Et le poulet qui, à coût réduit, se marie avec divers légumes ou fruits pour réaliser une assiette complète équilibrée.

Pour répondre aux traditions et à ceux qui ne trouveront pas leur bonheur malgré cette pléthore d’options, il faut prévoir un plateau de fromage. Deux solutions : un vrai plateau avec le risque que les convives aient du mal à se le passer (surtout s’ils doivent être à la fois assis en réunion et attentifs), et qu’ils découpent de façon grossière. Il sera alors difficile de recycler les restes! Ma préférence va à l’assiette, avec 3 ou 4 morceaux différents et une tranche de pain. En même temps que le gaspillage, on traite aussi la quantité consommée élégamment

Pour répondre aux attentes des becs sucrés et aux traditions, les desserts peuvent être des fruits frais ou une salade de fruit (plus facile à consommer en coupelle), ou encore un bavarois (maigre si fait avec de la gélatine). Les tartelettes ne sont pas recommandées car, riches en sucre, elles favorisent la somnolence, au même titre que les sorbets ou glaces qui, de plus, peuvent poser de sérieux problèmes de conservation ou de contagion.

Enfin, côté boissons, il faut oser ne pas mettre de vin, prévoir eaux plates et à bulles, voire des jus de tomates ou carottes, ou encore du coca zéro. Bien que cela surprenne, il vaut mieux éviter les jus de fruits, riches en sucre, qui vont alourdir la digestion et être contre-productifs.

Vous aurez sans doute un grand succès avec ces pratiques. En effet, vos collaborateurs auront vraiment le sentiment de travailler sans sacrifier leur pause repas et verront là une piste d’équilibre alimentaire et une volonté de l’entreprise de prendre soin d’eux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *