Bienveillance artificielle?

Notre époque est fantastique: pas un jour qui n’apporte son lot de découvertes extraordinaires. Publiées dans la revue Cognitive, Affective & Behavioral Neuroscience, les conclusions des récents travaux d’une équipe de chercheurs genevois (menée par le Professeur Tobias Brosch, de la faculté de psychologie de l’Université de Genève) sont remarquables.

S’étant concentrée sur le cortex ventromédian préfrontal, une zone du cerveau que nous utilisons pour nous projeter dans l’avenir en le visualisant, l’équipe scientifique a constaté sous IRM l’inhibition ou l’inactivité de cette zone chez certaines personnes. Celles-là se caractérisent par un comportement habituel de type égocentré ou égoïste. A l’inverse, celles montrant un authentique altruisme se sont révélées capables de mobiliser utilement cette partie de leur cerveau, dans toutes les perspectives temporelles possibles, afin d’adapter leurs comportements aux réalités du monde.

Subtil saupoudrage de règles ou noyade annoncée?

Dans toute organisation, toute société, les règles, lois, directives, règlements ont leur place pour permettre aux individus qui en font partie de comprendre le fonctionnement du système. Ils sont également utiles pour assurer une justice, une égalité de traitement, tout en tenant compte du fait que l’interprétation de ces valeurs reste assez personnelle.

Néanmoins, je me dois de mettre en évidence un phénomène indéniable aux sein des Organisations (avec un grand O pour ratisser large): la tendance, actuelle et passée, est à la définition de règles, à la formalisation de procédures. Un problème surgit, un abus est constaté, et il faut environ 30 secondes aux responsables pour arriver à la conclusion qu’il faut créer ou durcir la règle. De là à croire que cela va faire disparaître le problème, remettre les fauteurs dans le bon chemin et ainsi rassurer les autres personnes respectueuse et honnêtes, il n’y a même pas un pas.

Votre style de management: plutôt hérisson ou taureau?

On me pose régulièrement la question: «Alors, comment sont les candidats qui passent un assessment? Que réussissent-ils généralement bien ou au contraire qu’est-ce qui leur pose un problème?» Un des points marquants se situe dans ce moment où le manager est face à son collaborateur: oser ou non faire part de remarques critiques, désagréables à entendre? Et aussi comment le dire? Le jeu de rôle réaliste d’un assessment center agit souvent comme révélateur du comportement.

Un bilan diététique pour les collaborateurs?

Avec le printemps, et comme chaque année, vient le moment des bilans. L’hiver a été propice au farniente, aux repas bien arrosés, aux goûters gourmands, et la météo particulière de ces longs mois ne nous a pas permis de pratiquer vélo ou jogging. En bref nous voilà un peu empâtés, un peu ramollis, un peu soucieux de la reprise en main annoncée pourtant dès le 1er janvier.

Qui décide vraiment?

La lecture d’un best-seller – d’un auteur suisse de surcroît – sur la thématique de la clairvoyance est un rappel de plus que dans nos prises de décision quotidiennes sur des sujets importants (et moins importants), nous sommes influencés par des biais que nous ignorons mais qui exercent un pouvoir majeur. On sait par exemple qu’il y a une corrélation statistiquement significative entre la couleur des yeux de notre partenaire amoureux et celle de notre parent du sexe opposé (si nous sommes hétérosexuel). Nous avons l’impression de prendre une décision librement, mais le libre arbitre n’existe pas.

Des femmes comme il y a peu d’hommes

Notre histoire est pleine de surprise, au gré des découvertes archéologiques qui éradiquent certaines de nos croyances et attestent de vérités oubliées. Si vous voyagez en Bourgogne, ne manquez pas de visiter le hameau de Vix: on y découvrit jadis la sépulture d’une «Dame» celte, régnant sur une tribu, elle-même issue de la civilisation de Hallstatt, qui, des Alpes, rayonna en Europe pendant un millénaire.

Que se passerait-il si vous deveniez vous-même?

Je ne sais pas si vous vous faites la même réflexion que moi, mais avec l’omnipotence de l’image, les smartphones avec filtres photos et la «bienveillance» en entreprise, on n’a jamais été autant dans le désir d’être mieux que l’on est, en même temps que dans une crainte absolue de déplaire. Ça doit faire 15 fois que je change le titre de mon CV et il m’arrivait encore il y a quelques mois de relire 3 fois mes commentaires sur les réseaux sociaux pour être sûre de n’y offenser personne.