La tête sur les épaules

Dans le cadre de mes activités au sein des entreprises, je constate que les structures organisationnelles perdent la tête. Ou plus précisément se distancient de leurs corps.

Je m’explique: cette métaphore illustre la direction (tête) versus le reste de l’entreprise (corps). Je suis constamment prise entre ces deux entités. La direction me décrit ce qu’elle pense qu’il se passe au sein de l’entreprise, me donne des indicateurs confirmant ce constat, dit se préoccuper, se sentir responsable et savoir ce qui est nécessaire à ses collaborateurs pour bien réaliser leurs tâches, être motivés et heureux au travail. Ces directions s’imposent de fonctionner comme un cerveau, se doivent de décider, construire et transmettre les instructions nécessaires pour que l’entreprise puisse fonctionner à son tour comme le corps sous l’impulsion des informations du cerveau.

Force est de constater que l’ensemble des employés – après avoir reçu ces signaux du haut qui induisent un message subliminal, à savoir que seule la tête sait ce qu’il faut faire et que le corps suit – a la capacité de se plier à cette manière de faire. Cependant, lorsque j’ai l’opportunité de me connecter au corps, soit de communiquer avec les employés, je les entends réagir, questionner ou en tout cas manifester une attitude perplexe face aux instructions reçues. Comme le corps qui réagit au bout d’un certain temps pour faire passer des messages vers le haut, les employés réagissent différemment que prévu. Aujourd’hui, les employés envoient de plus en plus de signaux d’alerte à cette tête (qui se veut principalement bienveillante, je tiens à le préciser).

Et comme dans le contexte physiologique, les directions semblent ne pas toujours comprendre ces signaux. Elles sont assez surprises et pensent à leur tour que les employés n’ont pas compris l’essence de leurs messages. Elles optent donc pour d’autres moyens, parfois plus autoritaires. Il est impératif que le corps se mette en marche selon les prévisions, il finira par comprendre que c’est la bonne chose à faire.

Les employés sont alors confrontés à différentes options, tel un corps en souffrance: ils se «cassent» (démission), ils arrêtent de fonctionner (maladie ou grève), ils dysfonctionnent ou ils renforcent leurs message à la tête (affrontement).

Dès lors, est-ce que la tête peut retrouver son bon sens, soit réaliser que sans le corps elle n’est que peu de choses? Evidemment, la tête a un rôle clé à jouer: celui de donner des impulsions, inspirer, donner une vision. Le corps a pour sa part la capacité à mettre en action ces impulsions avec une expertise et une expérience riches. Et n’oublions pas que, au sein de ce système bien rôdé, le cœur est celui qui fournit le carburant pour que la tête et le corps fonctionnent, dans une complémentarité et une coordination harmonieuses!

9 comments for “La tête sur les épaules

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