Dans la tête d’un manager

Performances élevées et bien-être au travail: une utopie? Bien au contraire! Tout en illustrant cette conviction par le biais de situations tirées du vécu, ce blog est l’occasion d’échanger des points de vue sur le bon équilibre entre théories de management et réalités du terrain, ainsi qu’entre idées créatives et pragmatisme.


Insultes à l’intelligence

Processus, industrialisation, automatisation, rationalisation, optimisation, réglementation, mise en conformité. Tels des incantations religieuses, ces termes – à l’origine parfaitement usuels dans le cadre de la conduite d’entreprises -, dictent la vie dans bon nombre d’institutions et sont devenus mortels pour des qualités humaines comme la créativité ou le sens de l’initiative.

En effet, prié de respecter scrupuleusement les processus tout au long de sa journée de travail, le collaborateur est enfermé dans un carcan de directives de plus en plus rigides. Et, si cela n’est effectivement jamais exprimé explicitement, il n’en demeure pas moins qu’il est prié d’exécuter sans discuter, en évitant soigneusement de réfléchir.

Assessment: l’outil miracle?

Survenu sous nos latitudes vers la fin des années 80, l’assessment a pris son envol la décennie suivante, pour devenir aujourd’hui quasiment un incontournable du recrutement ainsi que des plans d’avancement. Un «must».

Est-ce pour autant la panacée qui permet de garantir la justesse des choix? A constater la brutalité qui se développe en entreprise de façon au moins aussi rapide que le recours aux exercices d’assessment, on peut légitimement se poser la question.

Le changement pour le changement: dangereux, très dangereux!

Dans un monde où les sphères dirigeantes sont encore bien trop souvent constituées de messieurs de la typologie «mâle dominant», il est de bon ton, lorsqu’un cadre reprend la direction d’une équipe – tout niveau confondu -, qu’il «bouge» l’organisation de fond en comble, et tout de suite. C’est bel et bien, à l’instar de l’animal, une façon de marquer son territoire et de justifier sa nomination.

S’il est au sommet d’une hiérarchie conséquente, en qualité de CEO d’une multinationale, par exemple, ce sera un véritable tremblement de terre qui ébranlera toute l’entreprise, avec ses multiples répliques au travers de l’ensemble de l’organigramme. La peur va gagner l’entreprise, avec toutes les conséquences néfastes que l’on peut imaginer.